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Peut-on améliorer son endurance en football avec un training mask ?

24/10/2024

Depuis quelques années, le _training mask_ a fait son apparition dans les salles de sport et sur les terrains d'entraînement. Cet équipement promet de simuler les conditions d’entraînement en altitude en réduisant l’apport d’oxygène, un concept lié à l’hypoxie – un état où l’organisme fonctionne avec une quantité d’oxygène plus faible qu'à l'accoutumée. Cela permettrait, en théorie, d'améliorer la capacité respiratoire et l'endurance. Cependant, est-ce réellement le cas ? Peut-on améliorer sa performance sur le terrain grâce à un tel masque, ou est-ce simplement un effet de mode ?

Peut-on améliorer son endurance en football avec un training mask ?

Qu'est-ce qu'un training mask ?

Un training mask est un masque qui couvre le nez et la bouche, équipé de valves réglables pour limiter l'apport d'air.
Il est conçu pour simuler des conditions d'entraînement en altitude, où l'oxygène est moins disponible.
En réduisant la quantité d'air inhalé, l'idée est de recréer une forme d'hypoxie simulée. Cette condition pousse le corps à s'adapter en renforçant la capacité pulmonaire et en optimisant l'utilisation de l'oxygène, comme cela se produit lors de véritables séjours en haute altitude.

Le training mask est donc utilisé par des athlètes de sports d'endurance, tels que les marathoniens, pour espérer des améliorations similaires à celles obtenues lors d’entraînements en montagne. Cependant, son utilisation dans le football soulève des questions spécifiques, car les besoins physiologiques des footballeurs sont différents de ceux des athlètes d'endurance classique.

Les avantages supposés du training mask

Les fabricants de training masks mettent en avant plusieurs bénéfices potentiels.
Tout d'abord, l'équipement est censé renforcer les muscles respiratoires, comme le diaphragme, en augmentant la résistance à l’inspiration et à l’expiration.
De plus, en réduisant l’apport d’oxygène, il créerait une forme d’hypoxie, forçant l’organisme à s’adapter en améliorant son efficacité respiratoire et en stimulant la production de globules rouges. Ces adaptations pourraient, en théorie, augmenter la tolérance à l’effort et l’endurance aérobie des athlètes.

Pour les footballeurs, ces bénéfices peuvent sembler attrayants. La capacité d'un joueur à maintenir un effort intense tout au long des 90 minutes d’un match repose en partie sur son endurance. Cependant, l'intensité variable du football, alternant entre sprints et périodes de récupération, diffère des sports où l’endurance est linéaire, comme la course à pied.

L'impact réel sur la performance en football

Dans le football, l’endurance est essentielle, mais elle se manifeste souvent à travers des efforts intermittents, où les joueurs sprintent, ralentissent, puis récupèrent en marchant ou trottinant. Ces types d’efforts exigent non seulement une bonne capacité cardio-pulmonaire, mais aussi une récupération rapide entre les actions.

Les études sur le training mask montrent que cet équipement peut légèrement améliorer la capacité respiratoire et les muscles inspiratoires, mais il n’a pas d’effet direct sur l’amélioration de la VO2 max (la capacité maximale d’oxygène utilisée pendant l’effort) chez les athlètes de sports collectifs.
Contrairement à l'entraînement en altitude réelle, où l'air est plus pauvre en oxygène, le training mask limite simplement la quantité d'air inhalée, sans réduire la pression d'oxygène dans le sang. Cela signifie que les adaptations physiologiques (comme l’augmentation du nombre de globules rouges) sont limitées.

Ainsi, pour les footballeurs,** l’impact du training mask sur la performance reste marginal**. Si certains ressentent une meilleure capacité à respirer sous l'effort après plusieurs semaines d’utilisation, cela ne se traduit pas forcément par une amélioration mesurable sur le terrain.

Les limites et controverses autour du training mask

Une des principales critiques envers le training mask est qu'il ne simule pas vraiment les conditions d'hypoxie rencontrées en altitude. Alors qu'en altitude, la pression atmosphérique est plus basse, réduisant la quantité d'oxygène dans l'air, le training mask limite seulement le flux d’air que vous pouvez respirer, sans affecter directement l’oxygénation du sang.

En plus de cela, l'utilisation prolongée d’un training mask peut être inconfortable. Certains joueurs se plaignent de la sensation d'étouffement ou de difficultés à maintenir une bonne posture pendant l’entraînement.

Par ailleurs, de nombreux préparateurs physiques pointent du doigt le fait que l’entraînement en altitude véritable est beaucoup plus efficace pour augmenter la capacité aérobie, car il provoque une adaptation complète de l'organisme, notamment au niveau des globules rouges.

Quelles alternatives pour améliorer l’endurance des footballeurs ?

Plutôt que d'utiliser un training mask, les footballeurs peuvent se tourner vers des méthodes d'entraînement qui ont prouvé leur efficacité. Les entraînements fractionnés de haute intensité (HIIT) sont particulièrement adaptés au football, car ils imitent les efforts intermittents rencontrés pendant un match. En alternant des phases de sprints à haute intensité avec des périodes de récupération active, les joueurs améliorent leur capacité à répéter ces efforts explosifs tout en optimisant leur récupération.

L’entraînement en altitude, véritable ou simulé via des chambres hypoxiques, est une autre possibilité efficace, car il expose réellement le corps à des conditions d’hypoxie, en stimulant la production de globules rouges.

De plus, la nutrition et la récupération (comme le sommeil et la cryothérapie) jouent un rôle crucial dans l’optimisation de l’endurance des joueurs.

Le _training mask_ peut offrir certains bénéfices, notamment en renforçant les muscles respiratoires. Cependant, son efficacité pour améliorer l'endurance des footballeurs reste limitée. Contrairement à l'entraînement en altitude réel, il ne permet pas d'obtenir une véritable adaptation physiologique à l’hypoxie. Pour les footballeurs, les méthodes éprouvées comme l’entraînement HIIT, une bonne nutrition, et une récupération optimisée restent des moyens plus fiables pour améliorer leur performance sur le terrain.