1. Une IA omniprésente sur les hors-jeu, mais des décisions contestées
L'une des principales innovations annoncées pour l'Euro 2024 était l'intégration renforcée de l'intelligence artificielle (IA) dans les décisions d'arbitrage. Le système de détection automatique des hors-jeu, la Semi-Automated Offside Technology (SAOT), fonctionne en quasi temps réel, et vise à éliminer les erreurs humaines. Chaque stade était équipé de 10 caméras capables de suivre 29 points sur le corps de chaque joueur, afin de générer des images 3D précises en temps réel pour des décisions plus rapides sur les hors-jeu. Cette technologie a réduit le temps d'attente des décisions de hors-jeu à 51 secondes en moyenne, soit 5 secondes de moins qu'en Ligue des Champions la saison précédente. Si ce système a permis une plus grande rapidité dans les décisions du VAR, les interprétations des actions de jeu n'ont pas toujours convaincu. Plusieurs décisions ont soulevé des polémiques, notamment sur la gestion des situations ambiguës, et certains experts ont logiquement estimé que l'IA ne pouvait pas encore se substituer à l'arbitrage humain. Par exemple, certaines décisions, comme l'annulation du but de Romelu Lukaku pour une main de son coéquipier, ont continué à alimenter la controverse.
2. La Goal Line Technology : une fiabilité éprouvée
Depuis plusieurs tournois, la Goal Line Technology s'est imposée comme un outil incontournable pour s'assurer qu'un but est valide. Chaque but à l'Euro 2024 était équipé de sept caméras, capables de déterminer avec une précision extrême si le ballon avait franchi la ligne. Ce système a permis de délivrer des résultats en moins d'une seconde, grâce à un signal envoyé directement à la montre de l’arbitre.
Cette technologie, sans controverse, a une fois de plus montré son efficacité en éliminant toute incertitude liée aux buts.
Rappel de la règle : le franchissement du ballon
Selon les Lois du Jeu de la FIFA, un but est validé uniquement lorsque l'intégralité du ballon a franchi la ligne de but, entre les poteaux et sous la barre transversale. Si une partie du ballon reste en contact avec la ligne, même minime, le but n'est pas accordé.
3. Le ballon connecté : beaucoup de promesses, peu d'impact
Le ballon officiel de l'Euro 2024, nommé Adidas Fussballliebe, a intégré un capteur au centre pour suivre en temps réel chaque mouvement du ballon. Conçu à partir de polyester recyclé, de fibres de maïs et de canne à sucre, ce ballon a été salué pour sa durabilité et sa vitesse. Grâce à ce capteur, le ballon pouvait détecter avec précision chaque touche de jeu, et aider à trancher des situations complexes comme les hors-jeu ou les mains. Bien que cela ait permis des décisions plus rapides, l'impact direct sur l'expérience des spectateurs a été jugé limité. En effet, ces données ont apporté peu de valeur ajoutée au visionnage des matchs et n'ont certainement pas rendu les actions de jeu plus belles...
4. Suivi biométrique des joueurs : une aide à la prévention des blessures
Les technologies de suivi biométrique ont joué un rôle essentiel dans la gestion de la santé des joueurs durant le tournoi. Les équipes comme l'Angleterre et l'Espagne ont utilisé des bagues intelligentes et des gilets de suivi pour surveiller des données telles que le rythme cardiaque, la distance parcourue et les niveaux de fatigue.
Par exemple, l'entraîner de l'Angleterre, Gareth Southgate, a rappelé l'importance de monitorer la qualité du sommeil puisque c'est - de son point de vue - l'élément le plus important dans la récupération des joueurs.
L’équipe espagnole a également installé une chambre à oxygène hyperbare et une chambre cryogénique dans son camp de base pour aider les joueurs à récupérer plus rapidement.
5. Une expérience spectateur mitigée : la réalité augmentée en dessous des attentes
L’Euro 2024 avait promis d'enrichir l’expérience des téléspectateurs avec des fonctionnalités de réalité augmentée et des applications interactives dans les stades et à la maison. Les spectateurs pouvaient suivre des statistiques en temps réel, des replays, et interagir via leurs smartphones avec les matchs.
Malheureusement, dans certains stades, ces innovations n’ont pas été totalement déployées et ont créé une certaine frustration. Les expériences immersives de réalité virtuelle, qui auraient dû permettre de regarder les matchs comme si l’on était dans le stade, ont été en fait très limitées.
6. Accès aux stades et gestion de la billetterie
L’Euro 2024 a mis en place des systèmes de billetterie numérique pour faciliter l’accès aux stades et éviter les longues files d'attente. Grâce à la digitalisation des billets et à des systèmes automatisés d'entrée, les spectateurs ont pu accéder aux matchs de manière plus fluide et sécurisée. Ces systèmes s'appuyaient également sur des infrastructures de 5G pour assurer une gestion optimale des foules et des données en temps réel, sans toutefois recourir à des technologies comme la reconnaissance faciale ou encore la blockchain.