Le CBD est-il autorisé dans le football ?
Oui, mais avec des précautions strictes.
Depuis 2018, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a retiré le CBD de sa liste des substances interdites. Il est donc légal pour les sportifs, tant qu’il ne contient aucune trace détectable de THC, le composé psychoactif du cannabis.
⚠️ Attention : de nombreux produits à base de CBD vendus librement contiennent encore du THC. Un test antidopage peut être positif si les seuils sont dépassés (150 ng/mL). Il est donc impératif d’utiliser des produits certifiés, sans THC, testés par des laboratoires indépendants.
Comment agit le CBD dans le corps ?
Le CBD agit principalement via le système endocannabinoïde (SEC), un réseau de récepteurs présents dans le cerveau, les muscles et les organes, qui régule :
- la douleur,
- l’inflammation,
- le sommeil,
- le stress et l’humeur.
Mais le CBD a aussi des effets hors SEC, notamment sur :
- les récepteurs TRPV1 (douleur),
- les récepteurs 5-HT1A (anxiété),
- les mitochondries (énergie cellulaire),
- les récepteurs PPAR (métabolisme).
Son action est indirecte : il ne stimule pas directement les récepteurs, mais modifie la réponse du corps de manière subtile, sans effets psychoactifs.
Le CBD améliore-t-il la récupération musculaire ?
✅ Les résultats positifs
Plusieurs études dont Influence of short-term chronic oral cannabidiol applicationon muscle recovery and performance after an intensivetraining protocol de 2024 ont montré que le CBD peut :
- réduire les marqueurs de dommages musculaires (créatine kinase, myoglobine),
- atténuer la sensation de courbatures 24 à 48h après l’effort,
- favoriser une meilleure récupération subjective, surtout chez les sportifs entraînés.
Une étude combinant CBD, CBG, BCAA et magnésium a montré une diminution significative de l’impact des courbatures sur les activités quotidiennes après un effort intense.
❌ Les résultats neutres ou décevants
D’autres recherches, notamment sur des sportives universitaires, n’ont observé aucune amélioration mesurable sur :
- la force isométrique,
- les marqueurs inflammatoires (IL-6, IL-10…),
- ou la performance musculaire post-effort.
L’application topique (crèmes) n’a pas non plus montré d’effet significatif sur les douleurs musculaires dans les études contrôlées.
Le CBD peut donc aider à la récupération, mais les effets sont variables, et sont dépendants du dosage, du niveau d’entraînement et de la forme d’administration.
CBD vs anti-inflammatoires classiques : un choix plus sûr pour les footballeurs ?
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène ou le kétoprofène sont fréquemment utilisés dans le football pour soulager les douleurs musculaires ou articulaires. Mais leur utilisation prolongée présente des risques bien documentés.
⚠️ Risques associés aux AINS à long terme
- Ulcères gastriques et troubles digestifs
- Toxicité rénale, notamment en cas de déshydratation
- Risque accru d’accidents cardiovasculaires
- Perturbation de la cicatrisation musculaire dans certains contextes
Face à cela, le CBD apparaît comme une alternative naturelle intéressante, bien que ses effets soient moins puissants que ceux des AINS sur le court terme.
✅ Les bons points du CBD selon la recherche
À l’inverse des AINS, le CBD présente un profil de sécurité bien plus favorable pour les sportifs :
- Il exerce une action anti-inflammatoire modérée, mais régulière, en modulant les réponses immunitaires sans les bloquer brutalement.
- À dose raisonnable, il ne montre aucune toxicité hépatique ou rénale, y compris après usage répété.
- Le CBD n’induit ni dépendance, ni effet secondaire grave documenté dans les études actuelles.
- Il contribue à réduire la production de cytokines pro-inflammatoires, ce qui limite les inflammations prolongées susceptibles d’altérer la récupération.
Le rôle du CBD dans le sommeil et la récupération mentale
Le football exige une récupération complète — physique et psychologique. Le CBD peut jouer un rôle clé sur cet aspect.
Les études scientifiques sont formellement positives en faveur d'une :
- amélioration de la qualité du sommeil (sommeil paradoxal),
- réduction de la latence d’endormissement,
- baisse du taux de cortisol, l’hormone du stress,
- baisse d’anxiété de performance.
🧠 Un meilleur sommeil = moins de blessures.
➡ Le CBD peut être particulièrement utile entre deux matchs rapprochés ou en période de stress intense (matchs à enjeu, retour de blessure…).
Quel dosage et quelle forme privilégier ?
Il n’existe pas de recommandation officielle, mais voici les lignes directrices.
💊 Dosage suggéré selon l’objectif
Objectif | Dose quotidienne recommandée |
---|---|
Relaxation légère | 10–25 mg |
Récupération post-effort | 50–100 mg |
Gestion de la douleur/inflammation | 100–300 mg |
On vous conseille de commencer bas (20-25 mg) et augmenter progressivement par paliers de 10-20 mg selon la tolérance.
🧴 Formes à privilégier :
- Huile sublinguale : biodisponibilité élevée, action rapide (30 min)
- Gélules/capsules : plus lent, mais dosage précis
- Baumes/crèmes : peu efficaces selon les études cliniques
- Comestibles (gummies) : effet prolongé, mais absorption plus lente
Y a-t-il des risques ou effets secondaires ?
Le CBD est bien toléré dans l’ensemble. Les effets indésirables les plus fréquents sont :
- somnolence ou fatigue,
- bouche sèche,
- nausées légères,
- diarrhée (à haute dose).
Il peut interagir avec certains médicaments, notamment ceux métabolisés par le foie (enzymes CYP450). D’où l’importance d’en parler à un professionnel de santé, surtout si on prend d’autres traitements.
Le CBD dans le sport pro : quel usage réel ?
Plusieurs sportifs de haut niveau déclarent utiliser du CBD :
- Megan Rapinoe (football féminin US, star internationale) soutient publiquement une marque de CBD,
- Jérôme Boateng (ancien joueur du Bayern Munich) avait investi dans une marque de cannabis médical en Allemagne,
- Travis Kelce (NFL),
- Rob Gronkowski (NFL),
- des équipes NBA et NHL autorisent son usage hors compétition.
La NFL a financé plus de 1 million de dollars de recherche pour explorer l’usage du CBD dans la gestion de la douleur et la prévention des traumatismes crâniens.
➡ Le monde professionnel s’intéresse de près à ses effets sur la récupération et la neuroprotection.