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Faut-il bannir le gluten pour mieux jouer au football ?

09/12/2024

Ces dernières années, le gluten est devenu une cible dans le monde du sport. Supposé à l’origine nuisible pour les personnes atteintes de maladie cœliaque, il est désormais évité par de nombreux athlètes non-cœliaques qui espèrent y trouver un bénéfice : meilleure digestion, performances accrues ou récupération optimisée. Mais que dit vraiment la science ? Une étude clé, focalisée sur l’effet à court terme d’un régime sans gluten, permet d’y voir plus clair.

Faut-il bannir le gluten pour mieux jouer au football ?

Le gluten : mal-aimé ou mal compris ?

Le gluten est une protéine présente dans le blé, le seigle et l’orge, omniprésente dans de nombreux aliments courants.

Pour les patients atteints de maladie cœliaque ou d’une sensibilité avérée, sa consommation provoque des troubles sérieux. En revanche, chez les personnes non-cœliaques, le gluten est généralement bien toléré.

Pourquoi alors cette vague de régimes sans gluten ?

Une grande partie de la popularité vient de témoignages d’athlètes affirmant mieux performer ou se sentir plus légers après l’avoir éliminé. Pourtant, ces impressions reposent souvent sur des perceptions personnelles ou des effets placebo plus que sur des bases scientifiques solides.

Un régime sans gluten améliore-t-il les performances ?

Pour répondre à cette question, l'étude No Effects of a Short-Term Gluten-free Diet on Performance in Nonceliac Athletes a analysé les effets à court terme d’un régime sans gluten chez des cyclistes d’endurance non-cœliaques.

Pendant une semaine, les participants ont suivi deux régimes distincts (avec ou sans gluten), dans un cadre rigoureusement contrôlé.

Les résultats sont sans appel :

  • Les performances sportives (mesurées lors d’un contre-la-montre de 15 minutes) étaient identiques entre les deux régimes.
  • Aucun impact significatif sur les marqueurs biologiques comme l’inflammation ou les lésions intestinales.
  • Aucun changement notable dans la fréquence ou l’intensité des troubles digestifs.

L’étude conclut donc qu’un régime sans gluten de courte durée n’apporte pas d’avantages tangibles pour les athlètes non-cœliaques​.

Cependant, ces résultats s’appliquent uniquement à une période courte. Les auteurs notent que des changements pourraient survenir avec un régime prolongé, notamment via des adaptations du microbiote intestinal ou une réduction potentielle d’autres composés alimentaires comme les FODMAPs.

L’effet placebo : plus puissant qu’on ne le croit !

De nombreux athlètes rapportent un sentiment de bien-être après avoir adopté un régime sans gluten.

Ce phénomène pourrait s’expliquer par un effet placebo : croire qu’un changement alimentaire est bénéfique peut suffire à influencer positivement la perception des performances ou de la récupération. Cet effet mental, bien que réel, ne doit pas masquer les risques d’un régime restrictif mal planifié, comme des carences en fibres, vitamines B ou fer.

Faut-il essayer le sans gluten dans le football ?

Pour les footballeurs non-cœliaques, il n’y a pas de raison de bannir complètement le gluten sans indication médicale.

Toutefois, cela ne signifie pas que chaque joueur réagira de la même manière. Si vous suspectez une sensibilité, il peut être utile d’expérimenter avec l’aide d’un professionnel pour identifier vos besoins spécifiques.

Une approche équilibrée reste la clé : intégrer des alternatives comme le quinoa, le riz complet ou les patates douces tout en maintenant une alimentation variée et adaptée aux exigences du sport.

Éliminer totalement le gluten n’est pas nécessaire pour performer, mais ajuster ses choix alimentaires peut optimiser votre bien-être global.

Loin d’être un remède miracle, le régime sans gluten n’a pas d’effet démontré sur les performances des footballeurs non-cœliaques à court terme. Si la curiosité ou des symptômes digestifs vous poussent à essayer, assurez-vous de le faire de manière réfléchie, avec un suivi professionnel. En fin de compte, c’est ici sur le terrain, et non dans votre assiette, que se joue la différence.